Le trajet en bus de Mexico à Papantla fut très agréable malgré le fait que cela prenne 6 heures pour faire un peu plus de 250 kms. Une fois quitté le plateau où se situe Mexico, les paysages étaient magnifiques notamment la forêt et des lacs noyés dans la brume.
J'avoue que j'ai été tenté de descendre dans une des villes inconnues où le bus faisait halte et de prendre un autre bus au hasard afin de découvrir le Mexique profond. Je suis finalement resté au stade de la tentation, je tenterai peut être l'expérience dans un autre pays.
Papantla, petite ville de 50 000 habitants, présente assez peu d 'intérêt, si ce n'est de se situer à proximité immédiate du site toténaque d'El Tajin, motif de ma visite dans la région.
Avant de parler du site, petit point sur une tradition locale: les « voladores »: 5 hommes en costume de cérémonie escaladent un poteau d'une quinzaine de mètres de hauteur, avant que 4 d'entre eux ne se jettent dans le vide au son de la flute du cinquième homme: ils sont retenus à la taille par des cordes et tout en descendant tournent chacun 13 fois autour du poteau. C'est assez spectaculaire et non sans danger: un autre indien rappelle avant la cérémonie que plusieurs d'entre eux sont morts en accomplissant ce rituel.
J'ai donc pu visiter le site d'El Tajin: situé dans un vallée tropicale, le site est magique: les bâtiments sont entourés par la forêt tropicale et l'endroit fait vraiment rêver.
Le site d'El Tajin est également connu pour ses nombreux jeux de pelote, ce qui me donne l'occasion de toucher un mot sur ce jeu pratiqué par de nombreux peuples au Mexique: bien que les règles aient variées au cours des périodes, il semble que les joueurs tentaient de faire passer une balle en caoutchouc à l'intérieur d'anneaux, et ce en s'aidant des genoux et des coudes.
D'après les bas reliefs d'El Tajin, certains joueurs étaient soit sacrifiés, soit s'immolaient eux même, charmante tradition.
J'ai ensuite atteint Veracruz après 4 heures de bus: c'est l'occasion de toucher un mot sur les bus mexicains: ils n'ont rien à voir avec les bus français: les sièges sont beaucoup plus confortables que les premières classes des TGV: les sièges sont spacieux, s'inclinent profondément et des films sont diffusés en permanence sur les écrans: bref, c'est un bonheur de voyager dans ces conditions, heureusement d'ailleurs, puisqu'il me reste quasiment 2 000 kms de bus à faire au Mexique (et des milliers d'autres ailleurs).
J'imaginais Veracruz comme une superbe ville fortifiée, d'où partaient vers l'Espagne des galions chargés de l'or du nouveau monde. La ville a malheureusement beaucoup changé depuis cette époque. Les remparts ont été quasiment intégralement rasés au début du siècle dernier pour permette la construction d'un port moderne, la ville n'est pas dénuée de charme pour autant mais je ne me suis donc pas attardé et je suis rapidement parti vers Oaxaca, sans même profiter des plages de Veracruz.